Dossier de candidature : Taï

Le jeune sous-lieutenant arriva au grand galop, flanqué de son adjudant Orlov. Ils arrivèrent tous deux dans la cour du bureau de recrutement et mirent leurs montures au pas. Le sous-lieutenant salua les 2 hommes en faction de chaque coté du perron et Orlov fit de même.

Taï avait depuis toujours admiré ce régiment : l'élite de l'armée impériale. Un bel uniforme, du prestige, des commandants d'expérience, une renommée sur tous les champs de bataille et qui sait peut être quelques repas au coin d'un feu en compagnie de l'Empereur après une victoire écrasante.
Depuis tout jeune, Taï révait des exploits de ce prestigieux régiment et s'était jurer qu'un jour il essaierai de l'intégrer.

A peine sorti de l'école d'officier de St-Cyr, le sous lieutenant Taï fut envoyé au front lors de la campagne de Russie et le hasard voulu qu'il combatte sur le front Sud sous les ordres du Capitaine Adjudant Major-Poniatowski.
L'uniforme de l'officier lui rappella ces rêves d'enfances et ses désirs enfouis et pendant une permission il se rendit donc au bureau de recrutement de la garde impériale pour tenter de l'intégrer.

Taï descendit donc de sa monture et la confia à son adjudant puis il pénétra dans le bureau en essayant de bomber le torse pour paraitre plus imposant devant les officiers du bureau. A peine à entrer, 2 regards se braquèrent sur lui, l'observant de la tête au pied. Taï avait l'impression d'être juger et jauger dans les moindres détails par les 2 officiers. Il s'avanca devant eux, les salua et débita son texte qu'il avait médité pendant tout le voyage d'une seule traite :

"Sous-lieutenant Taï, commandant le 5842 et 5843e régiment d'infanterie de ligne, élève sortant de l'école impériale de St-Cyr.
Engagé sur le front Sud au coté du Capitaine Adjudant Major Poniatowski.

Je souhaite m'engager dans la Garde Impériale pour servir la mère patrie et repousser les russes par delà les Monts Oural.

Pour la France, pour l'Empereur !"

Taï fit claquer ses bottines et se figea au garde à vous, pour masquer sa nervosité. Il s'était un peu emflammait devant les 2 officiers...

L'un des deux officiers, un Capitaine Adjudant-major, se tourna vers le Sous-Lieutenant qu'il toisa de la tête aux pieds. Un léger sourire flotta sur ses lévres quelques instants avant de disparaitre sous un masque sévère.
L'officier lissa sa moustache quelques instants avant de lâcher d'une voix bourrue:

- "Bonjour Sous-Lieutenant, mais il ne suffit pas de vouloir servir l'Empereur et la France pour être digne de la Garde Impériale. Nous sommes la Garde personnelle de l'Empereur, nous sommes l'ultime réserve, ceux que l'on envoie quand la situation offensive est désepérée ou qui formons le dernier carré. Pensez-vous être apte à supporter cela Sous-Lieutenant ?"

Tendant la main au jeune officier, il continua.

- "Allons, je vais bien voir, donnez-moi votre livret militaire."

Puis s'adressant à un sous-officier assis à un bureau au fond de la salle :

- "Faites mander le Capitaine Adjudant-major Poniatowsky pour qu'il me parle de ce jeune officier. Je verrais alors s'il est utile de déranger le Major Renzo."

Se retournant vers le jeune officier toujours figé au garde-à-vous et le regardant par dessous:

- " J'attends toujours votre livret Sous-Lieutenant...Et trouvez vous un siège .... Restez dans les parages que je n'ai pas besoin d'aller vous chercher trop loin si j'ai des questions a vous poser!"

Derrière le Capitaine Adjudant-major, le sous-officier quitta la salle...

Taï resta figé un moment, l'officier face à lui faisait de même le toisant de la tête aux pieds, l'observant sous la moindre couture. Taï était tellement nerveux qu'il ne remarqua même pas le vague sourire qui traversa le visage de l'officier pendant un bref instant. Il se contenta de soutenir le regard de l'officier et de ne pas céder à la pression qui s'installait.

L'officier au visage sévère, un Capitaine adjudant-major lissa sa moustache avant de briser cette horrible tension qui s'était installer dans la pièce. Taï fut à la fois soulager mais ce répit ne fut que de courte durée : il s'adressa à lui d'une voix bourrue et commenca son interrogatoire.
"Bonjour Sous-Lieutenant, mais il ne suffit pas de vouloir servir l'Empereur et la France pour être digne de la Garde Impériale. Nous sommes la Garde personnelle de l'Empereur, nous sommes l'ultime réserve, ceux que l'on envoie quand la situation offensive est désepérée ou qui formons le dernier carré. Pensez-vous être apte à supporter cela Sous-Lieutenant ?"

Taï ne se laissa pas démonter par la tirade de l'officier et se décida à répondre à la question de l'officier après quelques instants de réflexion. Il s'éclaircit la gorge par un léger toussotement pour essayer de dissiper le noeud qu'il avait à la gorge.

"Monsieur,
J'ai bien conscience que la Garde Impériale n'est pas un simple régiment de notre glorieuse Armée. Et outre le désir qui m'anime de servir l'Empereur et ma Patrie, je sais que c'est un honneur de servir dans la Garde. La Garde est un exemple pour tout soldat qui entre dans nos rangs pour servir l'empereur.
Je serais prêt à servir sous sa bannière, même si pour cela je dois sacrifier ma vie pour protéger des milliers de soldats ou honneur suprème notre Empereur en personne ou pour faire rempart contre l'ennemi."

Taï s'arréta pour observer la réaction de l'officier, il avait crain faire une bourde au début ne sachant pas comment l'appeler. Il avait opter pour un simple et respectueux "Monsieur".
L'officier lui tendit une main, maladroitement il tendit la sienne pour la serrer mais à ce moment là, l'officier lui demanda son livret militaire.

Puis il se retourna vers un sous-officier au fond de la salle pour faire mander le Capitaine Adjudant-Major Poniatowsky. Peut être aura t-il un peu de réconfort pendant cet éprouvant entretien.
Quand l'officier se retourna vers lui, il s'étonna de ne pas avoir encore recu le livret du jeune sous-officier qui sous la nervosité avait bu les paroles de Capitaine adjudant-major et avait oublier sa requête dans la foulée. Il se précipita donc pour fouiller dans sa besace et en sortit un petit carnet.

Puis l'officier lui ordonna de se trouver un siège pour patienter, il s'empressa donc de s'éxécuter et partit en quête d'un siège...

Spoiler:

"Monsieur,
J'ai bien conscience que la Garde Impériale n'est pas un simple régiment de notre glorieuse Armée. Et outre le désir qui m'anime de servir l'Empereur et ma Patrie, je sais que c'est un honneur de servir dans la Garde. La Garde est un exemple pour tout soldat qui entre dans nos rangs pour servir l'empereur.
Je serais prêt à servir sous sa bannière, même si pour cela je dois sacrifier ma vie pour protéger des milliers de soldats ou honneur suprème notre Empereur en personne ou pour faire rempart contre l'ennemi."

Coignet était resté de marbre pendant la tirade du jeune officier. il avait aussi fait mine de ne pas voir la main tendue du jeune homme lorsque il lui avait demandé son carnet militaire, ne voulant pas le mortifier davantage. Mais il avait été obligé de se répéter pour obtenir ce carnet militaire.

Aprés l'avoir enfin reçu, le Capitaine Adjudant-major coignet se retourna vers son camarade resté silencieux pendant l'échange. Le jeune officier ne pouvant plus voir son visage, Coignet se permit un sourire.
Il attendit ensuite que le Sous-Lieutenant soit sorti avant de s'adresser à son camarade officier.

- "Il me plaît bien ce petit.... Bon, on a plus qu'a attendre Ponia pour savoir ce qu'il en pense.... et voir ce qu'il vaut en pleine bataille. "

Puis il se mit a rire.

- " Par contre, il faudra qu'il prenne un peu plus d'assurance pour quand il croisera des officiers d'autres corps. Les officiers de la Garde ne sont pas de timides jouvencelles . Il faudra qu'il apprenne a en imposer plus que ça s'il veut être intégrer à la Garde."

Pour le Capitaine Adjudant-major Poniatowsky, les jours donnaient l'impression de s'allonger alors que nous étions en hiver et que lui même avait l'habitude de ce temps et des rudes épreuves des combats. Mais ces derniers jours avaient été éprouvants avec tous ces combats a mener.
Mais un sourire de joie naissait tout doucettement sur son visage grâce aux bons résultats obtenus par tous ces jeunes officiers sous ses ordres.

Alors qu'il commençait à être songeur quant à la suite des combats à gerer sur le front, regardant avec conentration les cartes et la localisation des troupes ennemies, une estafette se présente, lui remettant une missive de son frère d'arme, le Capitaine Adjudant-major Coignet; pas de fioritures entre eux, le style était direct, concis, car ni l'un ni l'autre n'avait le temps de faire dans les disgressions...

"pourrais-tu m'en dire plus sur ce jeune officier, le Sous-Lieutenant Taï, qui se présente à nous ?"

Il est vrai que la gestion du front avait fait omettre à l'officier polonais, que ce jeune officier l'avait informé de sa démarche d'intégration.
Il mit donc pied à l'étrier pour rejoindre au plus vite la Vénitienne, où se trouvait la Capitaine Adjudant-major Coignet, et lui expliquer de vive voix son opinion sur l'officier.

" Le Sous-Lieutenant Taï a fait preuve, depuis qu'il est présent sur le front de l'îlot des gendarmes sous mon commandement, de tout ce qui est requis pour un officier de la Garde : exemplarité dans le suivi des ordres de la tenue de ses troupes face au feu, motivation, bravoure et volonté de bien faire. Certes, sa prestation est récente mais plus que porteuse d'espérance pour un avenir des plus prometteurs au sein de notre régiment, parmis les jeunes troupes de la Garde."

L'officier polonais ne pouvait malheureusement s'attarder plus car d'autres attendaient de ces nouvelles afin de continuer leurs progressions suite à le reprise de l'îlot des gendarmes, le Sous-Lieutenant Taï le premier...

Le Capitaine Adjudant-major Coignet rédigeait un énième message au Capitaine Adjudant-major Clément de Dare de l'Etat-major Impérial pour réclamer que le IIIème corps se mette enfin en mouvement pour soutenir les troupes du Capitaine Adjudant-major Poniatowsky qui commençaient à traverser la rivière lorsque celui-ci arriva en coup de vent. Les deux hommes se saluèrent sans effusion mais avec chaleur.

Puis, Poniatowsky, comme toujours, donna son avis de façon nette et claire, sans fioriture. On pouvait compter sur lui pour donner son opinion sans état d'âme ni circonspection. Pour le Capitaine Adjudant-major Poniatowsky, on était capable ou on ne l'était pas, mais mieux valait ne pas se retrouver cataloguer dans la deuxième catégorie!

- " Le Sous-Lieutenant Taï a fait preuve, depuis qu'il est présent sur le front de l'îlot des gendarmes sous mon commandement, de tout ce qui est requis pour un officier de la Garde : exemplarité dans le suivi des ordres de la tenue de ses troupes face au feu, motivation, bravoure et volonté de bien faire. Certes, sa prestation est récente mais plus que porteuse d'espérance pour un avenir des plus prometteurs au sein de notre régiment, parmis les jeunes troupes de la Garde."

- " Excellent! Ce jeune homme m'avait fait une bonne impression, mais tu sais que cela ne suffit pas. Maintenant que tu me confirmes qu'il se tient mieux au front que devant des officiers de la Garde Impériale....." répondit le Capitaine Adjudant-major Coignet dans un sourire.

- " Bon, je te retiens pas, je dois envoyer un message à Bechet de Léocour pour qu'il bouge son jean-foutre de IIIème Corps. Fais gaffe à toi là-bas en attendant que j'arrive avec mes Chasseurs.
Si tu vois Taï en sortant, envoies-le moi, sinon, demande à un planton de me le retrouver." ajouta-t-il juste avant que son ami ne sorte du bureau.

En montant à cheval, avec un sourire aux lèvres suite à la demande du Capitaine Adjudant-major Coignet quant à au fait d'être prudent, Ponia, comme aimaient à le surnommer certains de ses proches, ne pût s'empêcher de rajouter un mot avant de partir à brides abbatues :

"tu sais la prudence sur un champ de bataille n'est bien souvent pas le fait d'un choix volontaire mais de celui des évènements, alors il ne reste qu'à espérer que ceux que j'essaye de suivre me seront cléments.."

"oui tes chasseurs seront le bienvenus d'autant plus que j'ai besoin aussi d'officiers expérimentés et compétents pour encadrer avec moi toutes ces nouvelles recrues mais rassures toi, ils ne seront pas seuls puisque mes lanciers viennent tout juste de te rejoindre" lui dit-il avec un oeil brillant, trahissant chez lui un sentiment de joie voire même de fierté, fait rare pour être souligné compte-tenu de son caractère plutôt bougon et râleur, à la simple mention de son unité de cavalerie...

"bon je te laisse mais espère te voir sous peu à nouveau à mes côtés pour repousser les russes", dit-il en plissant légèrement les yeux.

"Sous-Lieutenant Taï, repartez voir le Capitaine Adjudant-major Coignet, qui voudrait une nouvelle fois vous entretenir, et faites preuve cette fois-ci de la même tenue qu'au front face à lui de façon à ce que les mots que j'ai eut pour vous n'eut pas été vains. Je vous transmets d'ailleurs les ordres pour les prochaines 46h00",puis tirant sur les rennes, il partit au galop rejoindre ses troupes sur l'îlot.

Coignet regarda arriver le jeune Sous-Lieutenant. Affichant un air grave et sévère, il remarqua néanmoins le souffle court du jeune homme. Ne cherchant pas a s'interroger plus avant sur l'essouflement du jeune homme, Coignet pris la parole. Mais les besoins du front primant sur tout, le Capitaine Adjudant-major décida de faire court. Néanmoins, lorsque il commenca à parler, son ton etait tout sauf mesuré. Même les factionnaires à l'entrée du batiment devaient l'entendre!

- " Sous-Lieutenant Taï, vos troupes ont foutu un beau bordel! Vous avez presque paralysé complêtement notre offensive ! Heureusement pour vous, le Capitaine Adjudant-major Poniatowsky apprécie le travail que vous avez effectué sous son commandement et c'est un homme digne de confiance. J'ose donc esperé que cela ne se reproduira pas et je passe l'éponge. Pour cette fois. Il n'y en aura pas deux."

Coignet laissa passer quelques secondes en regardant attentivement le jeune officier. Puis, ouvrant un tiroir du bureau auquel il était assis, il en sortit plusieurs documents qu'il posa sur le bureau devant le sous-Lieutenant.

Il repris mais sur un ton nettement plus calme.

- "Bien, maintenant que cela est réglé, voici quelques documents qu'il vous faudra remettre au fourrier... lorsque vous irez chercher vos uniformes de la Garde dés que vous serez sorti de mon bureau. J'espère seulement que vous vous en porterez digne! Ce que je vais très vite savoir puisque je ne serais pas loin de vous. Bienvenue dans l'Elite de la Grande Armée, Sous-Lieutenant Taï, bienvenue dans la Garde Impériale. Rompez!"

Le capitaine adjudant major affichait une mine qui en disait long : l'officier était en colère et il allait passer un bon savon au jeune officier. Et la réaction ne se fit pas attendre, l'officier Coignet se mit rugir. Taï encaissa sans broncher les paroles de l'officier.

" Sous-Lieutenant Taï, vos troupes ont foutu un beau bordel! Vous avez presque paralysé complêtement notre offensive ! Heureusement pour vous, le Capitaine Adjudant-major Poniatowsky apprécie le travail que vous avez effectué sous son commandement et c'est un homme digne de confiance. J'ose donc esperé que cela ne se reproduira pas et je passe l'éponge. Pour cette fois. Il n'y en aura pas deux."

Taï ne lui en voulait pas et il savait que l'officier avait raison : il n'aurait pas du laisser ses hommes seuls aux mains d'un simple adjudant tout juste nommé... Il avait honte de sa conduite et se dit qu'il avait bien mérité la virulente tirade de l'officier Coignet.
Après que l'officier eu finit de lui exposé son avis sur son commandement des derniers jours, l'officier le jaugea et Taï ne prit le risque de prendre la parole avant que l'officier n'est repris son calme. Ce dernier repris d'une voix plus calme et nettement moins sonore :

"Bien, maintenant que cela est réglé, voici quelques documents qu'il vous faudra remettre au fourrier... lorsque vous irez chercher vos uniformes de la Garde dés que vous serez sorti de mon bureau. J'espère seulement que vous vous en porterez digne! Ce que je vais très vite savoir puisque je ne serais pas loin de vous. Bienvenue dans l'Elite de la Grande Armée, Sous-Lieutenant Taï, bienvenue dans la Garde Impériale. Rompez!"

Taï prit donc les papiers que lui tendait l'officier Coignet et afficha une mine réjouit qui contrastait avec celle qu'il affichait il y a encore une minute. Il se décida enfin à prendre la parole, craignant un peu moins la réaction du Capitaine Adjudant-Major :

"Monsieur,
j'ai bien conscience que mon attitude sur le champ de bataille ces derniers jours a été désastreuse et même honteuse de la part d'un officier : j'ai confié mes hommes à un jeune sous officier pendant mon absence cette semaine et l'expérience s'est révélé être un massacre.
Je regrette profondément cette erreur et je peux vous affirmer que de tels évènements ne se reproduiront plus...
Mes remords sont grands et je souhaite au plus vite effacé cet épisode des tablettes du Capitaine Adjudant Major Poniatowski comme des vôtres."
Il marqua un temps d'arrêt puis reprit :
"Cela dit, je suis très heureux de pouvoir intégré la Garde Impériale. C'est un véritable honneur de cotoyer les hommes de valeurs qui composent ses rangs. J'espère que je me montrerais digne de les cotoyer et je ferais tout pour en tout cas."

Le jeune officier se tut et salua son supérieur. Il prit donc la direction du bureau du fourrier et en sortant il espéra que sa tirade n'avait pas trop exaspéré le Capitaine Adjudant Major Coignet.